« En toute chose, c’est la fin qui est essentiel. »
– Aristote
“Nous nous réjouissons de la beauté du papillon, mais nous admettons rarement les changements qu’il a subit pour atteindre cette beauté” (Maya Angelou). De l’œuf à la chenille, de la chenille à la chrysalide, puis de la chrysalide au papillon chacune des formes expérimentées laisse à la fois interdit et émerveillé. Et ces changements, selon notre vision du monde, peuvent être vus comme des passages, comme des mutations ou comme des deuils à faire.
La vie est faite de transitions, tout le temps. Ces dernières années nous vivons une phase riche d’adaptations, de remaniements, de transformations et de fins, et l’ISH, participant au monde, est concerné!
Aujourd’hui, je suis face à ce moment qui est une fin. J’avais anticipé, le temps venu, de m’effacer, de laisser la main. Il y avait un projet, et l’envie de ne pas vivre ce passage comme un renoncement, mais de relever de nouveaux défis.
En réalité, 16 ans après sa création et à sa date anniversaire, l’Institut de Sophrologie Humaniste disparaît. Et je ne suis pas détachée, je ressens comme une perte. Ces années vécues à la tête de l’ISH ont été généreuses en rencontres et en confiance donnée à notre formation, en partages et en expériences, accompagnée d’une équipe de formateurs stimulants et exigeants qui ont insufflé un « esprit » ISH. Elles ont été encourageantes et apprenantes, actives et créatives, organisées et légères, vivantes et fragiles. En un mot pleines.
Pas simple de ressentir, de penser transition ou mutation.
C’est le travail de conscience qui a guidé ces années et il est toujours à l’œuvre dans ce moment. Je suis sûre que la Conscience est le point de départ, l’endroit incontestable du changement possible. C’est elle qui regarde avec authenticité et sans jugement ce qui est là, c’est elle aussi qui ouvrira aux nouvelles opportunités que la vie nous propose ou va nous proposer si nous sommes vraiment là.
Alors nourrie et comblée il est temps d’entrer dans une nouvelle ère, même si ce n’est pas comme je l’avais imaginé. L’occasion de faire le point sur ce qui est essentiel, sans déni ni complaisance, sans s’attacher à une forme qui change. Entrer dans l’état de chrysalide, pour une transformation intérieure presque secrète, une réorganisation, afin de préparer l’émergence d’une nouvelle forme.
Ne pas bloquer le vivant et garder foi et confiance dans ce qui va advenir c’est reconnaître la générosité de la vie et son infinie créativité, c’est aussi le lâcher prise cher aux sophrologues que nous sommes. Finalement je suis tranquille, j’ai cette conviction que l’issue sera belle. Parce que cette expérience, nous la partageons formateurs et peut être vous, et qu’une belle moisson de papillons se prépare.
En forme de « au revoir », je ne résiste pas à l’envie de citer Goethe “La vie appartient aux vivants, et celui qui vit doit être préparé au changement”