« Puisqu’on ne doit remettre au lendemain ce qu’on doit faire le jour même, on peut dire que le lendemain ne sert vraiment à rien. » – Pierre Dac et Francis Blanche

Les vacances qui arrivent, nous l’espérons tous, vont mettre de côté, et pourquoi pas (soyons fous !), tourner définitivement le dos au lot d’incertitudes, de difficultés, de fragilité et de fatigue accumulés depuis trop de mois.

J’entends régulièrement cette aspiration à une pause.

Un temps hors du temps, une bulle, une autorisation à ne rien faire. Objectif de vacances : se reposer, récupérer, se ressourcer, fainéanter, lézarder, se rencontrer, en bref s’autoriser à procrastiner (je vous laisse ajouter votre « action » de vacances !).

Si l’être humain est un animal qui rêve son avenir, notre expérience collective des derniers mois a souvent mis à mal cet imaginaire. D’autant qu’il me semble qu’en ce moment, cet imaginaire signifie un besoin plutôt qu’un projet de vie. Une pause, juste parce que c’est bon. Bon pour le corps et bon pour l’esprit.

Bien évidemment, il est nécessaire de s’occuper des tâches quotidiennes et de programmer son lendemain. Mais le corps et l’esprit ont, en réalité, régulièrement besoin d’être déconnectés, et de trouver un moment pour se ressourcer. Une « vacance », l’état de ce qui est inoccupé, pris au fil de l’année. Pour être, dans notre langage sophrologique, « dans l’instant présent », s’offrir des moments de pause. Je parle là d’un instant présent où… il n’y a rien à faire. Laisser la vie se dérouler et l’esprit vagabonder.

Un instant, c’est par définition bref ! Cet « instant présent » semble loin des représentations communément véhiculées, à savoir « savourer » ce qui est là.  Si la tentative était plutôt simplement se mettre « entre parenthèses ».

Parlant de vacances, il me semble que cette « préparation » à la pause est le meilleur moyen pour être en relation avec la nature, la culture, les personnes que l’on aime et les autres. N’attendons pas les vacances pour faire une pause !

Je vous invite à regarder ce qu’en dit, à sa manière, Albert Moukheiber :

On dit couramment que l’homme étant « pensant » sait, contrairement à l’animal, adapter son « environnement » à lui.  Cela est inexact, car l’homme se connaissant à peine se crée un environnement qui lui convient peu et il doit s’adapter à cet environnement après se l’être créé, ce qui provoque bien des distorsions contre nature (Igor Markévitch, chef d’orchestre et écrivain).


Jacqueline BAUDET - Directrice ISHJacqueline