Alors en guise d’épitaphe…

D’abord MERCI et BRAVO à toutes celles et ceux qui ont porté, animé, ou simplement soutenu ce beau projet de l’ONS !
Réussir à faire vivre pendant plus de 10 ans une initiative réellement inter-courants, dans un milieu aussi tendu, voir violent qu’est celui de la sophrologie d’aujourd’hui, tient du véritable exploit.

Qu’elles que soient les raisons de cette fin, mon principal regret est que nous n’ayons pu concrétiser davantage nos objectifs, tant sur le plan de la reconnaissance de la discipline, que sur l’observation du métier de sophrologue.
Les actions furent pourtant nombreuses, à travers le travail des commissions, les partages de ressources, les colloques, enquêtes-métier… Nous nous sommes même mesurés à l’Everest de la reconnaissance scientifique, avec un projet dont le sérieux et l’ampleur auraient pu faire date dans l’histoire de la sophrologie. L’échec à mi-chemin du sommet fut pour moi symptomatique du manque de force et de soutien dont l’ONS avait besoin pour se pérenniser et grandir. Il marque la limite de l’engagement bénévole au long cours, quand il repose uniquement sur une poignée de convaincus.

Reste des sentiments contrastés…
La tristesse de devoir enterrer une association reconnue d’intérêt général, denrée rare et précieuse dans un milieu divisé par les guerres économiques, égotiques et idéologiques…
La colère d’avoir dû répondre sans fin aux polémiques stériles sur la genèse du projet, et autres procès d’intention…
Mais surtout la fierté d’avoir participé à une action ambitieuse, en accord avec mes valeurs de partage, de sens du collectif, et de respect de l’autre dans sa différence ;
Et le souvenir ému des amitiés nouées lors de cette aventure humainement si enrichissante !

J’espère que d’autres projets de ce type naîtront, pousseront plus avant la démarche : la sophrologie a besoin de regards neufs pour l’observer telle qu’elle est, telle qu’elle devient, sous ses différents visages.
Et nous aurons encore besoin de lieux suffisamment ouverts pour que, malgré leurs différences, les sophrologues qui le souhaitent puissent se rencontrer, débattre, confronter leurs visions, exprimer leurs désaccords, échanger leurs pratiques, sans guerre ni ostracisme, de lieux où il fait bon vivre la sophrologie.

Stéphane Giraudeau
Sophrologue, formateur et co-directeur de l’ISH Lille
Président de l’ONS de 2010 à 2016.