… et sortir de la caverne

 

Trois mots que nous utilisons en sophrologie et dans nos terpnos logos, synonymes en apparence.

Pourtant en y regardant bien ils interrogent sur notre manière de proposer l’accompagnement sophrologique. Et sur notre conception de cet accompagnement.

Je prends le premier détendre. Il invite à une certaine idée du mieux-être ou du bien-être, état très recherché. Du repos au partage convivial en passant par le soin de soi. C’est l’idée de faire une pause, de détendre ce qui est tendu, revenir comme l’élastique bandé à un état d’origine.

Le second, relâcher, porte déjà une autre dimension. Le mot suggère quelque chose de l’intensité. S’il s’agit de relâcher les tensions, il invite aussi à lâcher sur d’autres dimensions. Nous avons tous dans notre langage le « lâcher-prise ». Cesser de tenir ce qui possède en lui-même une contrainte, une tension. Aller vers une forme de libération, se redonner de l’autonomie dans ce qui limite.

Le troisième m’intéresse particulièrement. Relaxer. Utilisé dans le langage pénal il signifie remettre en liberté. Abandonner les charges. Le dé-tenu est « remis » de sa peine. Il n’en est pas seulement libéré dans le sens de mis en liberté, il est aussi « quitte » des histoires du passé. La liberté acquise est là, jusque dans la dimension de son histoire, et de son futur. C’est là que la sophrologie se découvre une technique qui va au-delà du bien-être. Car cette liberté dans sa dimension existentielle est un risque.  Ce n’est pas la même chose d’être libre de … et d’être libre. Cette prise de liberté, cette sortie de la caverne, pour entrer totalement dans son existence, (puis-je dire sa façon d’être au monde !) c’est une relaxe. Une suspension non pas seulement du jugement, une suspension des savoirs, des croyances, des pensées etc.

S’il n’y a pas à créer de hiérarchie dans ces trois mots, prenons note de la place qu’a la « relaxation dynamique » dans la sophrologie.  Par ce simple « mot » est posée l’idée que la sophrologie ne se limite pas à la relaxation, au relâchement. Elle à pour projet une affirmation de l’instant présent. Tel qu’il est. Et le « EST » de cet instant c’est l’Être.

J’aime croire que A Caycedo a choisi « relaxation » pour toute la dimension qu’il porte et qui affirme ce que propose la sophrologie. Et je n’hésite pas à utiliser ce mot, parce que d’une manière ou d’une autre, chacun connaît toute la dimension de ce qu’il propose. Jiddu Krishnamurti aurait dit : Si tu aimes quelqu’un relaxe le.  Quel programme !

Alors n’hésitez pas, quand vous serez bien détendu, relaxez-vous, commencez par vous-même !

 

Jacqueline Baudet

Lille, le 1er octobre 2017